ALCOOL et CONFERENCE DE CONSENSUS 2001

" La rencontre avec un mouvement d’entraide doit toujours être proposée au patient alcoolo dépendant "

 

La dernière Conférence de Consensus – organisée par la Société Française d’Alcoologie et l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation des Soins – a insisté sur l’importance de la participation du malade alcoolique à un mouvement d’entraide pour le maintien durable de son abstinence.

 

L’Association des Alcooliques Anonymes (A.A.) représente l’un des plus importants de ces mouvements. Présent et reconnu partout dans le monde, il rassemble plus de 11.000 membres en France. On compte environ 550 groupes (dont une centaine en Ile de France). Ils tiennent des réunions hebdomadaires où les malades alcooliques sont accueillis par d’anciens buveurs, devenus abstinents, auxquels le nouveau venu pourra s’identifier : c’est de cette identification que naissent l’espoir et le désir de s’en sortir.

 

Les membres du groupe accompagnent le malade dans ses premiers pas vers l’abstinence, mais aussi dans ses difficultés émotives, relationnelles, psychologiques : non seulement dans le temps de la réunion, mais encore par une permanence téléphonique 24 heures/24, ou des échanges personnels.

 

La Conférence de Consensus suggère aussi de connaître les différentes sensibilités de ces mouvements. L’Association des Alcooliques Anonymes ne s’engage et ne s’oppose à aucune cause, n’exige ni inscription ni cotisation. La garantie de l’anonymat le plus absolu est une des spécificités de l’association, facilitant la confiance du malade et libérant sa parole. De même, son programme de rétablissement, constitué de 12 étapes, est simple suggestion. Il favorise les prises de conscience, la connaissance de soi-même, et l’adoption d’attitudes positives en vue d’éviter la rechute et de vivre une vie heureuse. Certaines de ces étapes présentent un aspect spirituel – mais non religieux – que chacun, selon ses convictions, utilisera à sa guise.

 

Les Alcooliques Anonymes sont une association d’hommes et de femmes qui partagent entre eux leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d’aider d’autres alcooliques à se rétablir.

Le désir d’arrêter de boire est la seule condition pour devenir membre des Alcooliques Anonymes. Les Alcooliques Anonymes ne demandent ni cotisation ni droit d’entrée ; nous nous finançons par nos propres contributions.

Les Alcooliques Anonymes ne sont associés à aucune secte, confession religieuse ou politique, à aucun organisme ou établissement ; ils ne désirent s’engager dans aucune controverse ; ils n’endossent et ne contestent aucune cause.

Notre but premier est de demeurer abstinents et d’aider d’autres alcooliques à le devenir.

 

 Ce document a été envoyé à tous les Conseils de l'Ordre Départementaux.

 

 

 


 

AA UN PARTENAIRE POUR LA PROFESSION MEDICALE

Les Alcooliques Anonymes aimeraient coopérer avec vous. Cette Page Web, vous les fera mieux connaître. L’alcoolisme a pu être défini comme une maladie caractérisée par l’obsession de l’alcool et la perte du contrôle de la consommation, comme un type de toxicomanie qui peut nuire à la santé, la capacité de travail et au comportement relationnel de celui qui la subit.

 Comment Alcooliques Anonymes voit l’alcoolisme ?

L’alcoolisme selon AA, est une maladie progressive, émotive, mentale et spirituelle autant que physique. Les alcooliques que nous connaissons ont perdu le pouvoir de contrôler leur consommation d’alcool.

 La profession médicale a de tous temps été une alliée pour les AA qui comme elle, se soucient de la santé et de l’équilibre de ceux qui souffrent de la maladie de l’alcoolisme.

 Dans un récent sondage, on constate qu’environ un quart des alcooliques rétablis a connu AA grâce à un partenaire de la profession médicale et qu’un tiers estime que le traitement reçu avant de venir aux A.A. a joué un rôle important dans leur décision de faire appel à notre association.

 Le développement de A.A. montre qu’un nombre croissant d’alcooliques se rétablissent de cette maladie. Il y a environ 97 000 groupes dans 150 pays ; actuellement les femmes constituent 48 % de la fraternité et les jeunes de moins de 30 ans, environ 6 %. Les membres A.A. qui sont abstinents depuis plus d’un an ont de fortes chances de poursuivre leur rétablissement.

Tenter d’aider un alcoolique peut être frustrant…

« Il n’y a rien de plus frustrant dans la pratique de la médecine que d’essayer d’aider un alcoolique qui ne veut pas collaborer ».

 Ces mots sont ceux d’un jeune médecin qui a eu tour à tour des succès et des déceptions quand il a soigné des buveurs invétérés.

 La négociation du problème étant caractéristique de l’alcoolisme, les malades sont souvent évasifs quand on les questionne et certains médecins ne discernent pas forcément qu’un problème d’alcool est à la racine de leurs symptômes. Les patients peuvent rejeter toute allusion au rôle et aux effets de l’alcool.

 En général, un diagnostic médical n’est pas contesté ; mais lorsqu’un médecin prononce le mot d’alcoolisme, il entendra souvent le malade se trouver des « excuses » ou protester : « Je ne bois pas tant que ça ».

 La justification et la négociation font partie intégrante de l’alcoolisme et le rejet à priori de A.A. relève de ce mécanisme de refus.

 Les membres A.A. qui ont dépassé cette résistance et accepté de faire face aux conséquences de leur alcoolisme sont particulièrement qualifiés pour en aider d’autres à surmonter cet obstacle

Ce qu’est A.A.

Alcooliques Anonymes est une association d’hommes et de femmes qui partagent leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d’en aider d’autres à se rétablir de l’alcoolisme.

La seule condition requise pour en être membre est un désir d’arrêter de boire. En A.A. il n’y a ni cotisations, ni droits d’inscriptions, nous nous finançons par nos propres contributions.

A.A. n’est allié à aucune secte, confession, parti politique, organisation ou institution, ne souhaite s’engager dans aucune controverse, ne cautionne et ne s’oppose à aucune cause.

 Notre but primordial est de rester abstinent et d’aider d’autres alcooliques à le devenir.

Ce que fait A.A. :

Les membres AA partagent leur expérience de rétablissement avec tous ceux qui demandent de l’aide pour leur problème d’alcool.

Le programme de rétablissement des A. A. propose à l’alcoolique un nouveau mode de vie qui lui permettra de vivre de façon satisfaisante sans faire usage d’alcool.

 Les réunions A.A. sont de deux sortes :  

les réunions ouverte aux alcooliques et non alcooliques concernés par ce problème, au cours desquelles un A.A. parle librement de son expérience en tant qu’alcoolique ; ensuite est proposé un partage sur un thème du programme ou sur une difficulté personnelle. 

les réunions fermées, réservées aux seuls alcooliques qui se déroulent de la même façon.

Ce que A.A. ne fait pas :

· A.A. ne porte pas diagnostic médical ou psychiatrique et ne donne pas d’avis sur les traitements et médicaments.

· A.A. ne dirige ni hôpitaux ni centres de soins ou de sevrage ; il ne procure ni logement, ni travail, ni argent, ni toute autre aide sociale.

A.A. n’accepte pas d’argent de l’extérieur. Il fonctionne grâce aux contributions volontaires de ses membres.

 Ce que nous pouvons faire ensemble :

Notre partenariat peut s’exercer dans le cadre :

· de l’aide, de la mise en place de réunions sous formes d’antennes, permanences, groupes en structures de soins,

· visites aux malades,

· participations :

         À des groupes de paroles

         À des informations destinées au corps médical en place et aux futurs professionnels de la santé

         À des tables rondes et colloques sur la maladie alcoolique.

 

CE QU’EN DISENT CERTAINS MEDECINS :

Un chef de service d’hépatologie :

 « Il y a une dizaine d’années, j’ai été contacté par les Alcooliques anonymes, une organisation dont je connaissais vaguement l’existence et dont j’ignorais complètement les principe. J’ai été immédiatement séduit et profondément convaincu par un des aspects de la philosophie des Alcooliques Anonymes : l’alcoolisme doit prendre conscience de sa maladie et assumer ainsi son propre traitement ».

Un responsable d’Unité d’Alcoologie :

« Une collaboration entre médecins et groupes d’anciens buveurs, pour qu’elle soit fructueuse, doit être sans rivalité. Une connaissance, une confiance et une autonomie réciproques sont indispensables. Il est souhaitable qu’au cours de la carrière du malade alcoolique, le relais puisse être pris par le groupe d’anciens buveurs ou par l’alcoolique grâce à une articulation harmonieuse et souple, dans un climat de sécurité affective.

Pour ma part, j’établi des liens étroits avec les groupes d’anciens buveurs, et, en particulier, avec les Alcooliques Anonymes. Leur aide s’est manifestée avant, pendant et après le séjour hospitalier. Quand à leurs modalités de fonctionnement, leur doctrine, c’est à chaque patient d’en juger la valeur.

En qualité de thérapeute, j’apprécie l’efficacité du groupe où se forge une identité collective, où l’amour qui y circule permet une réparation de la personne grâce à l’assimilation de l’histoire des autres ».

Un généraliste :

 « Le plus souvent, le généraliste est en présence d’une personne qui souffre de séquelle physiques de la maladie alcoolique (gastrite, polynévrite, troubles de la mémoire, et.) Ou qui se plaint de problèmes psychologiques et existentiels qui perturbent sa vie professionnelle, conjugale et familiale. Il ne parle pas de son problème alcoolique, ou bien il le minimise ou encore il le nie tout à fait.

Le rôle du médecin de famille consistera alors à lui prendre conscience de sa maladie, à l’aider à se reconnaître alcoolique, à lui expliquer qu’il s’agit bien d’une maladie avec toutes ses conséquences au niveau somatique et psychologique.

L’écoute chaleureuse est parfois la seule aide immédiate face à ce patient qui ressent souvent d’énormes difficultés à vivre. Ensuite, cheminer lentement avec lui en l’aidant à revoir sa vie, et l’accompagner dans cette démarche fondamentale qui est de supprimer l’alcool et le remplacer par « quelque chose d’autres » d’épanouissant pour lui.

Il est important également de faire comprendre que cette maladie continue à évoluer même si les problèmes psychologiques qui lui ont donné naissance disparaissent. En d’autres mots, même si tout va bien de nouveau pour le patient, le besoin de boire est toujours là, la toxicomanie est installée ; c’est pourquoi l’abstention d’alcool doit être définitive. S’il boit un verre, il aura le besoin terrible d’en boire d’autres…

 Le médecin traitant, devant l’ampleur des problèmes, se sent parfois impuissant à agir dans l’immédiat. Il doit semer l’espérance d’une possible reprise en main de sa vie par le malade lui même, même si cet espoir ne doit germer que plus tard. Cette espérance, je l’ai personnellement ressentie chez plusieurs amis AA que j’ai rencontrés souvent depuis q ‘une invitation m’a convié à une réunions d’information du mouvement il y a 6 ou 7 ans. Cette rencontre m’a fait percevoir toute la richesse du mouvement.

Enfin, c’est très souvent l’entourage qui vient trouver le médecin pour l’aider, ou qui demande d’essayer d’influencer l’alcoolique pour qu’il se fasse soigner. Il importe alors d’accompagner cet entourage dans le difficile cheminement qui est le sien en lui faisant comprendre la maladie, et de lui faire prendre conscience des éventuelles modifications d’attitude à prendre face à l’alcoolique. Très souvent, je mets en relation la famille en difficulté avec des membres AA qui témoignent toujours d’une grande solidarité et d’un accueil extraordinaire ».

Un neuropsychiatre :

 « J’ai souvent dit et écrit que, si les associations, les groupes d’entraides et de solidarité que les alcooliques font vivre n’existeraient pas, il faudrait les créer…

L’alcoolisme est une maladie bien particulière et un problème médical difficile. J’en suis convaincu pou l’avoir vécu souvent depuis plus de dix ans : dès qu’un malade alcoolique découvre la fraternité des « Alcooliques Anonymes », non seulement il reprend l’espoir, mais il retrouve le chemin de la liberté.

Personnellement je crois très important de laisser les associations d’anciens buveurs et la fraternité des Alcooliques Anonymes agir et travailler comme ils l’entendent.

En particulier, ils savent bien qu’on ne « force » personne à se soigner et qu’on n’empêche personne de boire. Seul compte, même fugace, même à éclipses, le désir de l’alcoolique d’arrêter de boire, et ce message-là AA sait le faire comprendre à l’alcoolique noyé dans « son » alcool.

Par ailleurs,  le « programme AA » suppose de la part des alcooliques qui le mettent en application un désir profond de changement et de découverte d’une autre dimension, spirituelle celle-là, de l’existence qui est ainsi remis en projet.

En fin AA, permet à l’alcoolique qui ne boit plus de rester fidèle à sa propre histoire, de ne se renier en quoi que ce soit, d’intégrer son passé d’alcoolique sans culpabilité stérile et dangereuse »

Alcooliques Anonymes repose, comme son nom l’indique, sur le principe de l’anonymat :

les membres n’ont pas honte d’appartenir aux AA,

ils ne veulent qu’encourager plus d’alcooliques

À leur demander de l’aide.

 

Spécial : Médecins.Page spéciale:
"Médecins" et A.A.

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